mardi 13 août 2019

Hearst, le petit miracle

Hearts demeure pour moi un mystère. Pourquoi le français parvient-il à se maintenir dans cette communauté? Je veux dire non seulement la communauté créée par les associations et les différents regroupements, comme je l'ai souvent vu, mais la communauté vivante, celle de la rue, du magasin, du restaurant... J'ai fait quelques lectures pour essayer d'identifier les facteurs en cause: historique de la ville, profil actuel selon statistique Canada, etc. Oui, j'en conviens, le fait que la majorité des citoyens (90%) de Hearst déclarent avoir le français comme langue maternelle est sans doute un facteur déterminant. Mais la majorité se déclare aussi bilingue et je n'ai pas vu encore une majorité de citoyens bilingues n'ait pas finalement adopter l'anglais, surtout dans le contexte où la ville est située dans une province très majoritairement anglophone. J'ai peine à croire que c'est seulement la force du nombre qui permet d'aboutir à ce résultat. Y a-t-il d'autres facteurs en cause?  Les plus jeunes conduiront-ils la ville vers un point de bascule, comme cela s'est souvent produit ailleurs? Je ne suis malheureusement pas resté assez longtemps à Hearst pour rencontrer des gens qui auraient pu m'expliquer ce qui se passe dans ce village gaulois. Quelqu'un peut-il m'expliquer?

Toujours est-il qu'à Hearts, je me suis senti chez nous. C'est comme si mon cerveau se faisait bercer. Prenez un enfant, bercez-le en fredonnant et il deviendra apte au bonheur. J'entends « le bonheur - joie de vivre », pas le bonheur que l'on achète et que l'on applique sur soi comme un vernis. Pareil pour mon cerveau! Lorsqu'il entend de toute part sa langue maternelle, il se met à secréter de l'ocytocine, et c'est tout mon être qui devient euphorique.

Un cerveau heureux fait alliance avec le cœur et le corps, et voilà que le regard change. C'est peut-être pour cette raison que j'ai soudainement eu envie de me faire une beauté...tout étant relatif. Jusqu'à ce moment, j'avais pris soin de Dolorès et de Lucien, mais trop peu de moi. Imaginez, deux mois sans me faire couper les cheveux...

Je me décide, j'entre chez Mary Ann et je lui fais part de mon désir. Elle jette un coup d'œil à son horloge et me dit: « si tu t'es prêt tout de suite, j'ai le temps »! Ah! Quel allégement! Merci beaucoup Mary Ann, tu es une pro!

Nathalie, ma coiffeuse bien aimée, à qui je suis fidèle depuis 13 ans, dis-toi qu'avec Mary Ann, ce n'était qu'une aventure...


Mary Ann dans son salon de coiffure
Mon passage à Hearst a été un moment heureux et une puissante poussée vers Shawinigan.


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