dimanche 11 août 2019

Le son des songes

« Le son des songes », c'est une très belle chanson de Richard Séguin (lien plus bas). Peut-être que je la trouve belle parce que je m'y reconnais... Enfin. Mais le son des songes, c'est aussi le son que j'aime entendre lorsque ma raison raisonnante est devenue prisonnière d'elle-même. La nuit porte conseil, dit-on. En fait, la nuit porte la voix de l'instinct, et l'instinct, c'est le meilleur ami de quiconque est confronté à ses limites.

À Kamloops, en Colombie-Britanique, après une bonne nuit de sommeil, j'ai senti qu'il était maintenant temps de rouler plus rapidement vers l'est. D'autres villes, d'autres gens, d'autres points de vues sur la francophonie, c'est ce que ma raison aurait voulu connaitre. Renoncement... parce que, je le répète, le temps est venu de rouler vers l'est! Je n'ai d'autres arguments que celui-ci : je le sens! Le ventre vaut bien le cerveau!

C'est à la suite de cette décision que je me suis rendu à Airdrie, en Alberta. J'avais déjà établi un contact avec Geneviève, celle que j'aime bien appeler « Geneviève la fidèle » (article du 6 août 2019). J'ai ensuite roulé jusqu'à Brooks, toujours en Alberta, et c'est là que j'ai rencontré les jeunes cyclistes. Et j'ai roulé encore et encore pour m'arrêter à Moosomin, en Saskatchewan,. J'avais le goût de dormir une autre fois dans cette province qui m'a fait vivre tant d'émotions (rappelez-vous: l'Assemblée communautaire fransaskoise, le festival fransaskois, le reportage de la fureteuse de Radio-Canada (Nicole Lavergne- Smith), la ferme de Martin Prince. Puis j'ai roulé vers Ste-Anne, au Manitoba, là où m'attendait Jacinthe et ses grenouilles (il est tellement beau son magazine Le Nénuphar - article du 7 août 2019).  Et le lendemain, j'ai roulé jusqu'à Dryden, ville qui marque le début du territoire ontarien. J'y ai dormi une nuit. C'est à Dryden qu'avait eu lieu ma rencontre avec Claire Drainville, cette femme qui s'est donnée pour l'amour de sa langue (article du 26 juin 2019). Puis je me suis rendu à Nipigon, point de rencontre de la route 17, qui longe le Lac Supérieur (que j'avais empruntée pour aller vers l'ouest) et de la route 11, que j'emprunterai pour visiter le Nord.

À Nipigon, soit dit en passant, le responsable du camping où je me suis installé est un type prévenant et organisé. Il pourrait louer un terrain de camping dans n'importe quelle langue. Tout est sur papier, tout est visuel: des plans, des pictogrammes, des dessins, des photos. Moi qui commence à être pas mal bon pour exprimer mes besoins en anglais lorsqu'il s'agit de louer terrain de camping...cette fois-ci, pas eu un seul mot à dire! Sinon un beau « tank you »! Je n'aurais pas pu le rencontrer au début de mon périple celui-là!

Le lendemain: route 11. On me l'avait décrite « difficile et ennuyeuse ». Que des épinettes, me disait-on. Bah ! je me suis déjà rendu deux fois jusqu'à Natashquan et, plus récemment, jusqu'à Kegaska, le nouveau point final de la route 138. Les épinettes, connais ça! Petit bonus: de très beaux lacs sur les bords de la 11.

Y a t-il quelques organismes dédiés à la francophonie sur cette route, avais-je demandé à Audrey Debruyne deux jours auparavant (par messenger)? Audrey, c'est la responsable du Centre culturel francophone de Thunder Bay. Elle aussi, elle est fidèle! Depuis notre rencontre, elle m'a souvent envoyé des informations pertinentes, comme ça, sans que je ne lui demande (merci Audrey!). Oui, me dit-elle, voici, voilà... Elle me parle notamment de Geraldton et de Longlac. J'ai alors tenté d'établir des contacts par courriel avec les responsables des organismes en question. Un peu à la dernière minute, j'en conviens. C'est l'été après tout! Eh non, je n'ai pas eu de retour... J'ai roulé et, une fois rendu dans le secteur, j'ai malgré tout décidé de passer devant le Centre culturel francophone de Geraldton, sans trop savoir si j'y trouverais présence. Personne. C'est encore l'été, il faut dire...

À Geraldton, je suis allé manger dans une petite binerie qui porte le nom de l'un de mes héros d'enfance...


J'en tenais aussi un autre pour héros, mais...pas vu. Dans ce village, pas d'homme masqué portant une cape noire et circulant à dos de cheval, je vous en assure. Cependant, chez Popeye, j'ai rencontré des francophones. Je dirais que la moitié des gens qui s'y trouvaient parlaient en français. Petite jasette avec trois dames sympatiques assises à la table à côté de la mienne. L'une d'elles, autrefois bibilothécaire dans une école francophone, s'est intéressée à mon projet. Elle est repartie avec l'adresse de mon blogue. C'est gentil. Merci madame! 

J'ai poursuivi ma route jusqu'à Hearst. Très intéressant Hearst ! Vous verrez.

En attendant, voici « Le son des songes »: https://www.youtube.com/watch?v=QQhkiSihVlI

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