mardi 18 juin 2019

L'école de la résistance


Je vous disais dans un article récent (Entrevue à Penetanguishene) que je me trouvais dans une bâtisse remplie d'histoire. Eh bien voici une petite histoire qui fait partie de la grande histoire de la francophonie canadienne! On soulignera bientôt le 40e anniversaire de cet évènement historique et c'est pourquoi, au moment même où j'écris ces lignes, l'équipe de TFO (Télévision français de l'Ontario) est ici pour filmer les locaux où je me trouve. Je vous raconte brièvement.

En 1979, les jeunes du secondaire fréquentaient une école dite bilingue. Cependant, le nombre de cours offerts en français diminuaient d'année en année. Lorque les parents de ces jeunes demandaient des cours en français pour leur jeune, ils faisaient face à des refus répétés. L'école, dans tous ses aspects, s'anglicisait, si bien qu'il devenait difficile pour les jeunes de recevoir une éducation dans leur langue. On sait bien que le maintien d'une langue passe par l'éducation.

Des parents ont alors commencé à réclamer une école francophone pour leurs jeunes. Certains d'entre eux disent avoir été intimidés lorsqu'ils ont commencé à aborder ce sujet. Ils se faisaient dire que la meilleure chose pour eux seraient de s'angliciser... Leurs jeunes se faisaient aussi intimider à l'école. Les parents ont finalement fait une demande officielle au Conseil scolaire afin d'obtenir leur école francophone. Ils ont évidemment essuyé un refus. C'est à ce moment que la crise fut déclenchée. Discussions, manifestations, interpellations aux plus hauts niveaux, rien n'y faisait. 










Les parents ont alors créé une école parallèle (et illégale) précisément dans la bâtisse où je me trouve. Ils ont obtenu l'aide de professeurs provenant de différentes régions de l'Ontario. Lorsqu'il ont inauguré leur école parallèle, ils ont voulu signifier à quel point il est toujours difficile pour les francophones d'obtenir ce dont ils ont besoin pour préserver leur culture: ils ont donc remplacé la traditionnelle cérémonie de la coupe du ruban par des dignitaires par une cérémonie de la coupe du billot ! Ce sont deux jeunes très énergiques que l'on retrouvait à chaque bout du sciotte. 


Leur combat a finalement conduit à les parents à leur but: ils ont obtenu une école secondaire francophone. Comme quoi ce n'est pas d'hier que les francophones doivent se battre pour faire respecter leurs droits. 



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