Elliot Lake, vous connaissez? Ces derniers jours, lorsque je
disais que je voulais m’y rendre, j’avais le sentiment de susciter un certain étonnement chez mes interlocuteurs. Des regards qui semblaient vouloir dire: qu'est-ce que tu vas faire là? Ayant vécu plusieurs coups durs sur le plan économique, cette petite
ville, située au Nord-Ouest de Sudbury, semble être victime de ce préjugé selon
lequel seule l'activité économique et la richesse qu'elle procure donne de la valeur à un milieu de vie. Mais à
Elliot Lake, croyez-moi, il y a une richesse humaine qui vaut de l’or! C’est ce
que Ghislaine et Léo m’ont fait voir.
Une chose est claire, les citoyens de cette ville ont un
incroyable instinct de vie ! À chaque épreuve une solution, et une solution
créative par surcroît. La ville vit maintenant sans entreprises d'exploitation, de production ou de transformation. Elle ne s’appuie que
sur des entreprises de services et mise sur le potentiel humain en attirant
de nombreux retraités amoureux de la nature et plusieurs villégiateurs friands
de grands espaces. Ses 300 lacs environnants en font d'ailleurs un milieu de vie très
enviable. Il s’agit vraiment d’une « communauté » au sens profond du terme. Les leaders communautaires (et Ghislaine en est une) exercent une influence sur le développement de la ville et la population, se serrant les coudes, se tient derrière eux pour faire avancer les projets.
Près du quart de la population est francophone. Le
Rassemblement des associations francophones de l’Ontario (RAFO) Rive-Nord, dont
fait partie Ghislaine, est très actif dans la communauté. À la RAFO, le mot
d’ordre c’est : diplomatie. Ses membres ont développé l’art de faire valoir
leurs droits avec tact. Pas de heurts inutiles. Persévérance, stratégie,
pédagogie. Ne vaut-il pas mieux avancer constamment à petits pas que de se bousculer sur place?
Je me suis rappelé d’une chose importante aujourd’hui en
visitant Elliot Lake : ne jamais se faire une idée sur la base de perceptions à courte vue ! Il faut aller voir avec le désir de découvrir la réalité. Et si j’ai pu me faire une idée plus juste de Elliot Lake,
c’est grâce à ces deux personnes généreuses avec qui j’ai eu le plaisir de
passer un après-midi bien rempli. Je n’oublierai pas la volubilité d’une
Ghislaine tellement enthousiaste ni le petit côté pince-sans-rire d’un Léo à l’âme secrètement rieuse.
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