Je suis toujours à la
recherche de Wi-Fi, de préférence dans un café où l'ambiance est propice à l’écriture. J'ai un blogue à nourrir! À Orillia, en Ontario,
je visite un premier café. Coup d’œil : il me semble parfait !
L’odeur…hummm ! Ils ont l’air des maitres du café ici. Mais non, je ne peux pas y rester… Très
petit espace, plein de monde aux tables et en file d'attente pour y entrer. Gênant de m’installer là, devant mon ordinateur, avec l’impression de tenir les lieux en occupation !
Je me suis alors rendu au Appel Annies Café, pas très loin du premier café. Très bien aussi. Je
commande avec mon accent chinois comme à l’habitude, je m’installe, j’écris. Près
de deux heures plus tard, le café commence à se vider. Le bourdonnement diminue, les voix provenant des
différentes tables se distinguent plus facilement. Qu’est-ce qu’un Québécois à l'extérieur de chez lui repère rapidement ? Un accent québécois ! Voilà!
Ce sont deux femmes. Elles se lèvent, se dirigent vers la sortie et, comme par hasard, je suis assis à la
première table, juste à côté de la porte. Je leur dis un beau bonjour, en français please! On jase
quelques minutes, on se demandent mutuellement « qu’est-ce tu fais là? »… Ce sont deux enseignantes dans une école francophone. Elles
me donnent quelques tuyaux pour alimenter mon aventure Rouler franco, je suis content. Mais
elles me font aussi un précieux témoignage qui corrobore ce que j’intuitionnais.
- La
réalité, me disent-elles, ne correspond aucunement à ce qu’on aime nous faire
croire. La réalité est bien différente de ce qui est dit « sur papier » ou dans
la publicité. À l’école francophone, ça parle beaucoup en anglais.
- Autant
qu’en français?
- Oui, tout
autant. Beaucoup de parents y envoient leurs enfants en pensant que, s’ils
viennent chez nous, ils vont apprendre le français. Le problème, c’est qu’à la
maison, ils continuent de leur parler en anglais ! Par contre, dans les programmes
d’immersion française (offerts dans les écoles anglaises), les résultats semblent bien meilleurs. La recette de ces programmes semble résider dans le fait que le
jeune s’y voit obligé de parler en français. Cette obligation, conjuguée à la
motivation et à l’effort des parents de ces enfants qui, eux, veulent vraiment voir leurs enfants
réussir l'apprentissage d'une langue seconde, semble être une condition gagnante.
Conclusion : sans une volonté ferme et manifeste dans l’environnement de
l’enfant (de la part des parents, des professeurs, de la direction), sans un
minimum de « discipline contraignante », l’apprentissage du français chez les
jeunes peut difficilement s’actualiser.
Je retourne
à ma voiture-maison et je réfléchis : y aurait-il un parallèle à faire ici
avec l’application de la Loi sur les langues officielles : sans une
volonté ferme d’appliquer cette Loi, sans le « mordant » réclamé par
plusieurs depuis longtemps (la possibilité de contraindre ceux qui
l’enfreignent), verrons-nous le français prendre la place qui lui revient? À
petite échelle ou à plus grand échelle, c’est la même chose : ça prend de
la volonté, de l’affirmation, des décisions…
Guy
PS: vraiment sympatiques ces deux femmes!
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