mercredi 31 juillet 2019

Les francophones de Nanaimo

J'entends déjà quelques-uns de mes amis dire que je me suis venu ici, à Nanaimo, pour y déguster les fameuses barres Nanaimo et profiter de la jouissance qu'elles pouvaient offrir à mes papilles ! Oui, oui, ces fameuses barres sont bel et bien nées ici, mais non, non, je ny suis pas venu pour elles. J'y suis venu pour rencontrer Catherine à l'Association des francophones de Nanaimo. Sachant que je venais visiter son centre, Catherine a demandé à quelques personnes de son conseil d'administration d'être présentes à la rencontre, question de multiplier les interractions et d'enrichir la conversation. Julie, Lucille et Réjeanne se sont donc jointes à elle. Je peux vous dire que l'idée était bonne: j'ai effectivement eu avec ces quatres femmes des discussions fort intéressantes, malgré la brièveté de notre rencontre.

Julie, Catherine, Lucille et Réjeanne
Quelque 3000 francophones et 17,000 francophiles résident à Nanaimo et dans ses environs. Je suis toujours étonné de constater que des nombres aussi importants de francophones et de francophiles dans une région ne se traduisent pas par une visibilité (je devrais plutôt dire: par une audibilité) plus grande dans la rue, les commerces, etc. J'ai exprimé cet étonnement et, avec Catherine et son groupe, j'ai fait un pas de plus dans ma compréhension de ce phénomène. En fait, les francophones appartiennent à cette catégorie qu'on appelle « les minorités invisibles ». Ils ne sont pas identifiables par des signes visibles tant et aussi longtemps qu'ils n'ont pas prononcé un mot. Pas identifiables par la majorité anglophone et non plus par le groupe auquel ils appartiennent. « Il suffit d'être deux et de se parler tout naturellement en français, me dit Julie, et vous verrez autour des francophones ou des francophiles agréablement surpris et heureux d'échanger avec vous dans votre langue ». Il faut donc oser parler en français en public, il faut résister à l'envie de se fondre à la masse. Vous vous souvenez des propos de Réal, de Terrace Bay (article du  26 juin 2019): « en situation de minorité, parler en français relève d'une décision ». Les propos de Julie vont essentiellement dans le même sens. J'aime entendre ça ! Il ne faut jamais négliger cet aspect: l'affirmation est une condition nécessaire à la survie de notre langue.

Nous avons aussi abordé la question de l'insécurité linguistique, ce phénomène dont je vous ai déjà parlée dans des articles précédents. En tant que Franco-Colombienne d'origine, Catherine est bien placée pour en parler. Difficile de sentir qu'il y a des accents plus acceptables que d'autres ! Difficile d'arriver au Québec avec le désir et la fièreté de parler en français et de se faire offir par son interlocuteur une conversation... en anglais !  On détecte chez moi un accent différent et voilà qu'on m'incite à parler une autre langue! L'art de « se tirer dans le pied  » en tant que francophone, n'est-ce pas?

À ce sujet d'ailleurs, je vous propose deux courts articles de Maria Candea, professeure de lingusitique à l'univervité Sorbonne Nouvelle (tirés de la revue L'actualité). L'un porte sur l'insécurité linguitique en tant que telle et l'autre porte sur la langue française elle-même, son refus de changer et les risques qu'elle court de se discréditer et de perdre du terrain. Ces articles appuient les propos de Catherine et ceux de plusieurs francophones en situation de minorité. Comme par hasard, je les ai reçus (merci Lucette!) au sortir de ma rencontre avec l'AFN.

https://lactualite.com/culture/tous-les-francais-sont-ils-egaux/

https://lactualite.com/culture/jugeons-lorthographe/?fbclid=IwAR1OUll4Ym0w4mSFdYLpxaYVd5YGDo9ex6nzAeOWaweHv9vK9SlzZfnYVXQ

Il y a de l'espoir tout de même. On note une augmentation constante du nombre d'anglophones qui s'intéressent à la francophonie et qui envoient leurs enfants à l'école français ou dans les programmes d'immersion française. Et chez ces parents, on remarque une tendance: leur motivation pour le faire  change peu à peu. Il accordent toujours une importance à l'apprentissage du français pour des aspects utilitaires (opportunités d'emploi, par exemple), mais de plus en plus de parents s'y intéressent pour la culture associée à la fancophonie. D'ailleurs, ces parents ne comptent plus seulement sur l'école pour offrir cette culture à leurs enfants, ils s'y intègrent eux-mêmes en suivant des cours de français, un service justement offert par l'AFN.

Merci pour votre accueil et vos réflexions équipe de Nanaimo !




mardi 30 juillet 2019

Le berceau de la francophonie

En Colombie-Britannique, le berceau de la francophonie, c'est Maillardville. Tout a commené  lorsque l'usine de Fraser Mills, qui œuvrait dans le domaine du bois, s'est mise à recruter des travailleurs au Québec, sachant que ceux-ci avaient une expertise dans ce domaine. Emploi assuré à l'usine de Fraser Mills, venez vivre en Colombie-Britanique! Il se trouve que les experts en question étaient souvent des francophones... Ils y sont venus en grand nombre, du Québec, mais aussi du Manitoba et de plusieurs autres provinces. D'autres y sont venus des États-Unis.

Comprenant l'importance de l'Église catholique aux yeux des francophones, la compagnie a fourni les matériaux et le soutien pour construire une église au centre de ce qui allait devenir Maillardville. Pourquoi Maillardville? Un jeune oblat venu de France, Edmond Maillard, se trouvait au cœur de l'action pour attirer les francophones. On a nommé la ville en son nom.

Tout a commencé autour de cette petite église

Aujourd'hui, Mailladville n'existe plus en tant que ville, elle est maintenant considérée comme le quartier francophone de la ville de Coquitlam, la plus importante banlieue de Vancouver. La Société Francophone de Maillardville dessert maintenant un territoire qui dépasse largement l'actuel quartier de Maillardville. La SFM aurait donc se choisir un nouveau nom, un nom qui aurait mieux représenté son nouveau territoire. Mais elle a plutôt décidé de conserver l'appellation « Maillardville » justement dans le but d'honorer le passé. Décision admirable à mes yeux. Tellement facile de « passer à autre chose » dans ce monde sans mémoire...

Dans le grand Vancouver, il y a plusieurs associations de francophones et je ne voulais évidemment pas me donner la mission de toutes les rencontrer. J'ai donc choisi de visiter La Société Francophone de Maillardville, en raison des aspects historiques dont je viens de vous parler, mais aussi parce qu'on m'avait mentionné le nom de sa directrice, Johanne Dumas, comme étant une personne très inspirante et très dédiée à la cause de la francophonie. Malheureusement, au moment de mon passage, Mme Dumas était en vacances. Mais croyez-moi, je n'ai pas été en reste avec Érika et Éloïse.

Un mot d'abord sur Éloïse, cette jeune Québécoise qui travaille à la SFM grâce à un programme d'échange interprovincial. Elle y occupe une fonction depuis très peu de temps et, malgré cela, elle s'est mise à me raconter l'histoire de Maillardville comme si elle y vivait déjà depuis longtemps.  On appelle ça « intégrer rapidement » ! Prometteur n'est-ce pas?

Derrière Éloïse, juste au-dessus de sa tête, une pensée très inspirante d'Antonine Maillet:


Quelle bonne idée d'afficher cette citation dans un organisme qui a pour mission de soutenir la francophonie!

Érika, c'est l'adjointe de Mme Dumas. Elle m'a décrit les nombreuses activités réalisées par l'organisme pour soutenir la francophonie. Club de lecture, chorale (Les échos du Pacifique), cours de français, services aux nouveaux arrivants, camps d'été en français pour les jeunes et plusieurs activités culturelles à des moments fixes durant l'année. Parmi ces activités culturelles, il y a en a une qui mobilise beaucoup d'énergie: le festival du bois. Cet évènement se déroule en mars et peut attirer jusqu'à 8000 personnes sur une période de 3 jours. Francophones, francophiles et anglophones y participent pour célébrer la culture francophone.

Éloïse et Érika
Érika admet que ce sont les  personnes de 50 ans et plus qui sont les plus actifs au sein d l'organisme. C'est d'ailleurs le cas dans plusieurs organismes. Le rapport des plus jeunes à la langue français n'est pas tout à fait le même...

La ville de Cotquitlam est un bon partenaire de la SFM souligne Érika. « Je n'y suis que depuis 7 mois et ça fait au moins 3 fois que le maire nous rend visite » mentionne-t-elle. On comprend que ce soutien est loin d'être négligeable...

Je suis repartis la tête et le cœur bien remplis, prêt pour une petite marche dans Maillardville...


Voyez ce lien si le chant chorale vous intéresse:

http://www.lesechosdupacifique.info/

lundi 22 juillet 2019

Le désert et le dessert

Faute de pouvoir vous parler de francophonie pour le moment, je vais vous parler du climat de la Vallée de l'Okanagan et de ce qu'il peut produire.

Ce climat chaud, sec et ensoleillé nous offre d'abord de très beaux paysages. Les montagnes sont quasi-desertiques et, à leur pied, on y trouve souvent un lac ou une petite rivière et de la verdure. À cela s'ajoutent une variété d'arbres fruitiers et des vignes. Le mélange des tons pâles et foncés donne un beau spectacle.










Et à la fin on récolte des cerises, des abricots, des pêches, des nectarines, des pommes, des prunes et des poires et, évidemment, des raisins pour fabriquer le bon vin! Étrange n'est-ce pas?




C'est tout! 😊

dimanche 21 juillet 2019

Là-haut sur la montagne avec Suzanne et Bryn

Je ne me suis pas rendu à Grand Forks pour rencontrer une association de francophones, comme je l'ai souvent fait dans d'autres villes. Non. Je me suis rendu à Grand Forks pour rencontrer Suzanne et Bryn. C'est Amélie (article précédent) qui m'a mis en contact avec eux. Amélie, ça fait pas mal de belles choses que je vis grâce à toi, je commence à me sentir en dette!

J'arrive à Grand Forks. J'ai un numéro de téléphone, j'appelle. Bryn m'explique comme me rendre à leur maison sur la montagne. Je prends la Hardy Mountain Road, qui porte bien son nom d'ailleurs! La maison de Suzanne et Bryn se trouve à 1000 mètres d'altitude (près de 3, 300 pieds). Ça monte et ça monte encore. Vous imaginez que cette route ne peut qu'être en zig-zag, comme vous le voyez sur les photos ici:




Ouf! J'arrive ! Route surprenante par moment...

Là-haut, je descends de ma voiture et aussitôt Suzanne laisse son jardin et vient à ma rencontre. Nous avançons vers la maison et voyez ce que je découvre:


Wow! Immense maison en bois rond, que Suzanne et Bryn ont construite de leurs mains suivant différentes techniques de construction pièces sur pièces.

Alors, venons-en au vif du sujet! Suzanne et Bryn forment un duo de musique traditionnelle, le duo VAZZY. Au bas de cette page, vous trouverez une adresse électronique qui vous permettra de les découvrir. Ils ne sont pas les premiers venus dans le domaine de la musique traditionnelle. Ils connaissent tout de cette musique : l'histoire, les répertoires, les influences, les tendances, les groupes et mettez-en...Ils ont joué dans de nombreux endroits au Canada et aux États-Unis, ils ont produit deux albums dont l'un a été en nomination pour l'Album francophone de l'année au Western Canadian Music Awards (WCMA). Mais ce qu'ils aiment plus que tout ne tient pas ces honneurs. Ce qu'ils aiment, c'est se rendre dans des festivals ou dans des évènements qui regroupent plusieurs musiciens de Trad. Se rassembler, jouer ensemble, voilà le plaisir qui surpasse tous les autres. Rassembler, n'est-ce pas la fonction première de la musique?

Suzanne et Bryn déplorent que leur style de musique passe souvent pour un art de second rang. C'est la musique qui a donné à nos parents et nos grands-parents la joie de vivre dont il avait besoin pour soulager leur corps en laisse. C'est la musique qui vous fait danser non pas seul-ensemble sur la piste, comme c'est le cas dans les danses à la mode, mais vraiment ensemble, obligeant chacun à regarder les autres dans les yeux, à les toucher, bref, à entrer en contact. Et c'est toujours cette musique-là qui vous fait taper du pied dès que vous l'entendez...

Actuellement, grâce à leur musique, Suzanne et Bryn travaillent auprès des jeunes, dans des écoles francophones ou dans des programmes d'immersion française, ou même auprès de jeunes anglophones. Ils font connaitre la tradition musicale aux petits et les font bouger au moyen de la danse. Ils font aussi des spectacles, souvent grâce aux invitations des associations de francophones.

Nous échangeons sur différents sujets, la place de la musique, les enfants, la maison, la vie ici et ailleurs au Canada et les feux qui, l'an dernier, les ont tenus dans la fumé durant plusieurs semaines. Je les écoute et je les trouve beaux ! Ce sont des âmes sensibles, c'est évident! Leur mode de vie le démontre bien d'ailleurs: tout vibre autour d'eux !

Fallait pas vivre une telle rencontre sans une ou deux p'tites tounes!




Et je suis redescendu vers la ville avec quelques produits du jardin de Suzanne et Bryn...et avec les deux C.D évidemment!

Quelle belle rencontre ! Merci à vous deux!

http://www.vazzy.ca/le_duo_vazzy/

L'aimable invitation d'Amélie

Amélie a vu passer quelque part cette histoire d'un Québécois qui roulait à travers le Canada pour rencontrer des francophones. Puis Instagram lui est venu en aide et voilà qu'elle m'a rattrapé et invité dans son organisme, l'Association des francophones des Kootenays Ouest.

Toujours heureux de recevoir des invitations, je m'empresse de chercher de l'information sur l'organisme et de jeter un coup d'œil sur Google map pour le situer. C'est à Nelson. Ouf ! que je me suis dit en regardant la carte... Non, non, je ne vais pas me rendre dans ce secteur-là ! Je n'envisageais pas descendre vers le sud si rapidement. Je communique tout de même avec Amélie, par messenger d'abord, puis par texto. Hummm ! Vous savez, quand le dynamisme, l'enthousiasme, la sympathie réussissent à se glisser à travers de si brefs messages, c'est qu'ils sont bien présents chez l'émetteur! Alors je suis parti pour Nelson!

C'est sur ma route vers Nelson que j'ai rencontré Patrice (article précédent) et c'est par lui que j'ai appris que je pouvais m'y rendre en passant par une route secondaire qui promettait de beaux spectacles. J'ai donc emprunté cette route secondaire qui conduit à Nelson en longeant le Lac Kootenay. Détail: cette route oblige à prendre un traversier puisque Nelson se trouve sur l'autre rive de ce lac. Au départ, je ne favorisais pas ce scénario, tout d'abord parce qu'il pleuvait à boire debout, et aussi parce que j'avais un rendez-vous avec Amélie et je craignais que cette route n'allonge mon parcours. Mais voilà qu'à l'intersection où il fallait que je décide de ma route, le ciel s'est soudainement éclairci et, en une fraction de seconde, en raison du changement de fuseau horaire, je venais de gagner une heure. « C'est un signe » me suis-je dit pour me convaincre, go, je quitte la route 3 et je prends la route 3A. C'était la bonne décision !

Petite route sinueuse avec mille raisons de s'arrêter pour regarder les paysages


Bon, les nuages reviennent, mais c'est toujours beau!

Bye bye Kootenay Bay, on s'en va à Balfour, puis à Nelson

J'arrive enfin à l'AFKO, j'y entre et dès les premiers instants je comprends pourquoi les messages d'Amélie étaient aussi invitants! Jeune femme pleine d'énergie, accueillante, aux yeux expressifs comme je n'en ai rarement vu. Comme je le fais habituellement, je prends le pouls de la francophonie de la région, je cherche aussi à comprendre pourquoi un organisme invite Rouler franco chez lui... Ça me semble toujours un mystère.

Venue de France, Amélie a d'abord vécu à Montréal, mais sa vie dans la métropole lui apparaissait trop semblable à celle qu'elle vivait déjà de l'autre côté de l'Atlantique. Besoin d'un plus grand dépaysement. Dépaysement réussi: Nelson, rien à voir avec Montréal!

Les francophones ne sont pas en grand nombre à Nelson, mais ce que je comprends de mes échanges avec Amélie, c'est qu'ils en valent le double du nombre qu'ils sont! Très présents aux activités organisées par l'AFKO, très impliqués, voilà comment Amélie les décrit.

La petite maison où se loge l'AFKO est chaleureuse et invitante. Les gens y circulent, viennent faire leur tour, juste comme ça, un peu comme s'ils étaient des amis. Des activités s'y déroulent, il ya de la vie. L'AFKO organise aussi quatre grandes activités par année, activités qui, elles, regroupent un plus grand nombre de personnes. En plus de  travailler à l'organisation de ces activités Amélie enseigne bénévolement le français à qui veut bien se lancer dans l'aventure. Oui, on me le rappelle souvent ici, le français est une langue difficile à apprendre. Alors, dis-toi bien Amélie que tu es la bonne personne pour les accompagner. Ils auront besoin d'un prof enthousiaste comme toi! 

Autre initiative intéressante, l'émission de radio en français à la radio communautaire anglophone. L'AFKO a en effet approché les responsables de la station de radio pour mettre ce projet en branle...et ça marche! Quelques personnes de l'AFKO, dont Amélie, animent à tour de rôle cette émission.

Amélie, c'est elle ! Elle est animatrice culturelle à l'AFKO

Nelson est une petite ville charmante située en montagne, des deux côtés de la rivière Kootenay. Dans ce secteur, la rivière se prend pour un lac. Elle s'étend, elle se détend, elle baigne dans l'insouciance... Les amateurs de voile l'ont compris. À Nelson, les côtes sont abruptes, de sorte que les maisons sont presque superposées. Votre voisin d'en arrière est aussi votre voisin d'au-dessus!







Amélie me donne quelques bonnes adresses, notamment des adresses de petits commerces attrayants pour un gourmand (si elle m'en a donné d'autres, je n'ai retenu que celles-là...Vous devez commencer à me connaître!). Ces commerces sont tenus par des francophones, d'où l'intérêt pour moi dans le contexte de ce voyage.

Je me suis d'abord rendu Au soleil levant. Tout pour me plaire: pains, brioches, odeur de levure, chaleur enveloppante et francophonie plein la cuisine. Miam!

Tout petit mais combien charmant! Et tellement bon ce qu'on y trouve!




Et devinez quoi? L'appel de mes papilles s'est encore fait entendre! Je ne pouvais certainement pas passé à côté de la fromagerie Le Grand Fromage, tenue par Nancy, une maître fromagère. Croyez-moi, elle sait de quoi elle parle! Et en plus des fromages, on peut y trouver une foule de petits produits fins. N'eut été que Dolorès a des limites quant à l'espace qu'elle peut m'offrir, j'aurais fait quelques provisions.

Nancy, une femme avec qui j'ai eu beaucoup de plaisir à discuter, bien que mon passage fut bref.




Il y avait aussi chez Totoche, une épicerie fine, dont les charcuteries sont la spécialité, Eh non, je n'y suis pas allé! Pas amateur de charcuterie.

Le lendemain, j'ai passé l'après-midi dans les locaux de l'AFKO. J'ai pu y recharger cette fameuse batterie qui alimente mon frigo tout en prenant le temps d'écrire sur ce blogue. J'étais en compagnie de Rosanne, qui y travaillait ce jour-là, et qui faisait tourner Jean Leloup, Philippe Brach et plusieurs d'autres auteurs-compositeurs-interprètes québécois qui m'ont rendu l'après-midi très agréable. Et un bon thé Earl Grey avec ça, n'est-ce pas Rosanne !

T'es pas mal belle Nelson! Merci AFKO!

vendredi 19 juillet 2019

Patrice ou la légèreté de l'être

Après Banff, je me suis dirigé vers Nelson (Colombie-Britanique) pour y rencontrer Amélie de l'Association des francophones des Kootenays Ouest (AFKO).  Je me suis arrêté à mi-chemin, à Cranbrook, pour une nuit dans un terrain de camping. Après souper, petite marche sur le terrain, comme j'ai l'habitude de le faire. Sur un terrain voisin, j'aperçois un homme assis à sa table de pique-nique et je remarque qu'à sa petite voiture est fixée une plaque d'immatriculation du Québec. Je m'approche en me disant que nous parlons probablement la même langue et que nous partageons sans doute ces quelques référents communs qui font que tout n'a pas besoin d'être dit... On se présente: Patrice, Guy...Guy, Patrice... et c'est parti! Rapidement, que des mots qui vont droit au but.

Patrice est un être totalement facinant pour l'homme plutôt sédentaire que je suis. Lui, c'est un nomade, un vrai! Il a fait le tour du monde en prenant le temps de s'imprégner des nombreuses cultures qu'il a rencontrées, il s'est gavé de ce qui est autre, de ce qui est différent, et il en est revenu transformé à jamais. Transformé et chargé de vie. Le paradoxe avec la vie, c'est que plus on en est chargée, plus on devient léger, volatil, presque impossible à contenir. Autant de vie, ça ne se loge pas facilement dans un milieu fermé. Besoin constant de voir l'horizon, besoin de partir, besoin de repartir. Partir avec peu, pour que l'expérience soit la plus totale possible. Je le rencontre aujourd'hui en Colombie-Britanique, et ce n'est pas la première fois qu'il y vient. Il trouve ici quelque chose qui y ressemble. La hauteur des montagnes, la vue au loin, probablement.

Pourquoi je vous parle de cette rencontre? Parce que pour faire ce voyage, j'ai besoin d'un peu de Patrice en moi. Un tout petit peu suffira. Je l'ai souvent dit, l'expérience que je vis actuellement est, de celles que j'ai vécues, l'expérience qui m'éloigne le plus de ma zone de confort.

On peut toujours puiser quelque chose de positif chez un être qui incarne le contraire de soi.

Salut Patrice!

Patrice, caméra à la main. Il étudie en photographie



mardi 16 juillet 2019

Trop de beauté !

La musique d'Alexandra Stéliski et les paysages de la Promanade des glaciers, dans les Rocheuses, forment une parfaite association. Tellement parfaite qu'elle peut vous tirer une larme. Trop de beauté! L'âme se gonfle, l'esprit se fissure, le coeur craque...et les fluides s'écoulent. C'est comme ça...

Trève de francophonie, allons-y pour un langage universel !


























samedi 13 juillet 2019

Jean-Claude le généreux

Il s'appelle Jean-Claude Giguère. Je ne crois pas qu'il sera vexé si je vous dis son âge...Il aura bientôt 80 ans ! Il est affecté d'une maladie qui limite sa mobilité et qui l'oblige à porter des hortèses aux pieds. Malgré ces limitations, le voilà qui m'écrit par messenger quelques jours avant mon arrivée pour m'offrir une visite guidée de la ville d'Edmonton ! C'est ça que j'appelle de la générosité!

Jeudi matin, 9 h 15, je suis à sa porte, Place Gaboury (oui, oui, la même Mme Gaboury!). Il monte dans ma Dolorès (on se comprend!), on se raconte un peu avant de partir dans les rues d'Edmonton. Visiblement, il a une petite avance sur moi dans le jeu de la connaissance de l'autre: il a fouiné sur mon blogue !

Jean-Claude m'a fait visité Edmonton. C'est une grande ville, Edmonton. Je l'imaginais grise en raison de sa réputation pétrolière, mais non, elle est verte! Beaucoup d'arbres et le fameux « River Valley Park », tout au long de la rivière Saskachewan Nord, qui est en fait la réunion de 20 parcs majeurs par des sentiers, des pistes cyclables, etc., de sorte qu'il est possible de circuler sur 160 km en ne voyant que du vert! Voir la vie en vert, c'est poétique !

Nous avons circulé dans la ville, nous sommes sommes arrêtés à quelques endroits importants, notamment au Parlement (Alberta Leagislature Building) et dans une petite église déclarée monument historique en raison de son rôle dans le développement de l'Ouest canadien et en raison de son architecture particulière. Le plafond évoque l'idée de « coque de bateau » à l'envers, afin de rappeler que les religieux sont venus en Amérique par bateau pour leur mission d'évangélisation. Beaucoup de bois, de travail de sculpture...très très beau!

 Edmonton est la capitale de l'Alberta. Ici: le Parlement de l'Alberta.


Jean-Claude sur la place du Parlement

L'église St-Joachim d'Edmonton, monument historique


Jean-Claude et moi avons dîné ensemble au Café Bicyclette, le café de la Cité francophone. La Cité, Jean-Claude la connait très bien. Il a été impliqué dans à peu près tout ce qui concerne l'épanouissement de la francophonie à Edmonton.

La générosité de Jean-Claude ne s'arrête pas là! Après cette visite d'Edmonton, iI m'invite à une soirée qui se tiendra le lendemain, une soirée organisée par le Club des retraités dont il fait partie. Deux mini-conférences y seront prononcées, l'une par Mme Claudette Roy, directrice de la Société Historique de L'Alberta et l'autre par Mme France Levasseur-Ouimet, professeure à l'Université de l'Alberta (campus francophone). Nous pourrons aussi entendre un concert offert par une chanteuse de la région, Mireille Rijavec, mezzo-soprano de réputation internationale et professeure à l'université d'Alberta.

Alors j'y vais...et je passe une très belle soirée. Mme Roy nous a parlé du rôle de la Société historique et de son apport à l'épnouissement de la francophonie. Mme Levasseur-Ouimet, une communicatrice exceptionnelle, qui s'intéresse à l'éducation française en milieu minoritaire, mais qui est aussi musicienne et compositrice, nous a parlé de l'histoire de la chanson francophone en Alberta. Et Mme Rijavec, d'une présence exceptionnelle sur scène, nous a touché avec un répertoire que l'on pourrait qualifer de « populaire » (de beaux classiques, Piaf et autres), mais qu'elle nous a rendu avec la grâce de sa voix de soprano. Par dessous tout, mon souper (très bon souper!) m'était offert par le Club des retraités, dont la présidente portait aussi le nom de Dolorès (comme ma minifourgonnette,et nous n'avons pas manqué de le souligner en riant). Imaginez à quel point le petit côté intello-culturello-gourmant-aimant le bon vin » de moi a pu être satisfait de cette soirée! Et par surcroît, je me suis retrouvé avec pas moins d'une centaine de francophones à discuter de nos origines et de bien d'autres choses.

Quelle belle soirée!

Merci à Jean-Claude et à Marie-Joëlle, son épouse. Merci à Dolorès, la présidente du Club.








La Cité francophone d'Edmonton

Lorsque j'ai quitté la ferme de Martin (en Saskatchewan) pour me diriger vers Edmonton, je n'ai pas eu de difficultés à choisir une destination pour trouver des francophones. Beaucoup de personnes m'avaient informé, au moyen de Facebook notamment, qu'il y avait à Edmonton un endroit pour les francophones qui fait l'envie de plusieurs associations dédiées à la de francophonie: il s'agit de la Cité francophone d'Edmonton.

La Cité est un regroupement d’organismes provinciaux et locaux (comme on en a vu ailleurs), mais auxquels s'ajoutent des services médicaux, des services juridiques, un théâtre, un café, une station de radio, des salles de réception et de nombreux espaces communs pour les rencontres...tout ceci juste à côté d'un campus universitaire francophone. C'est un univers francophone dans un quartier qu'on appelle d'ailleurs le « quartier francophone ». Il y aurait 10,000 francophones qui vivent à moins de 10 minutes de la Cité et autour de 30,000 francophones qui vivent dans les environs. La Cité a été subventionnée par les 3 paliers de gouvernement, mais rarement (sinon jamais) a-t-on vu une municipalité égaler le montant offert par chacun des 2 autres paliers de gouvernement (soit 4 millions) dans la réalisation d'un projet. Une concentration de francophones dans un lieu géographique donné, c'est toujours aidant pour favoriser le dialogue en français.

En arrivant à la Cité, j'ai rencontré de le directeur général, M. Daniel Cournoyer. Il m'a fait visité les lieux. Malheureusement, aucune photo ne pourra rendre justice à la beauté de la Cité. C'est peut-être parce que le photographe n'a pas su capter l'atmosphère qui y règne (et je n'ai malheureusement pas la fonction « atmosphère agréable » sur la caméra de mon téléphone). C'est souvent l'atmosphère agréable que l'on ressent qui rend les yeux doux et le regard admiratif.









Avant d'être le directeur général de la Cité, Daniel était le directeur artistique du théâtre. On sent bien « son petit faible » pour cette section de la bâtisse. On oublie rarement nos racines..



Daniel Cournoyer - nous sommes au théâtre de la Cité.
Des pièces y sont régulièrement jouées en français.

Lors de mon passage à la Cité, j'ai rencontré Giancarlo Sol Aragon, qui travaille aux affaires publiques de l'Association Canadienne Français de l'Alberta (ACFA - Bureau provincial; il y a aussi 14 bureau régionaux). Giancarlos m'a reçu avec une très grande gentillesse et m'a fourni beaucoup d'information sur la francophonie en Alberta (que vous pouvez trouver ici:  http://www.acfa.ab.ca/).

Sa collègue Diane Fournier m'a parlé du répertoire « Accent », un répertoire des activités et ressources récréatives, culturelles et éducatives offertes en français aux communautés scolaires en Alberta. Un outil très bien fait soit dit en passant (http://accentalberta.ca/).
. .
Diane et Giancarlo

J'ai également été reçu à l'émission « Bienvenue chez vous » animée par Fernand-Bienvenu Ackey de Radio Cité 97,9 FM, la radio communautaire francophone. Cette radio n'a que quelques mois d'existence. J'ai pu échanger quelques mots avec sa directrice, Mme Carole S-Cyr, une femme  dynamique qui souhaite visiblement faire de cette radio un lieu de rendez-vous incontournable.Une entrevue avec Fernand, c'est comme jaser dans son salon ! Yeux pétillants, sourire aux lèvres, on ne doute pas de sa présence ! Il est là, attentif, intéressé. L'entrevue est ou sera bientôt sur le site Internet de la station.
Un casque d'écoute, ça retrousse le toupet !


Café Bicyclette, c'est le nom du café de la Cité, café où j'ai passé plusieurs heures pour écrire. Ce café est ouvert à toute la communauté. Beaucoup d'anglophones y viennent d'ailleurs, pour l'atmosphère qui y règne. Je pense qu'on peut dire sans craintes et sans gêne que nous, les francophones, on est des champions pour créer des atmosphères détendues !

Et tout ceci se passe sur la rue Marie-Anne Gaboury. Ha ! Ha! qui est Marie-Anne Gaboury? Toute une femme, toute une pionnière. Première femme à s'établir dans l'Ouest, elle a joué un rôle très important dans l'histoire de la colonie. Elle était la grand-mère de Louis Riel. Maria-Anne Gaboury est née à Maskinongé, près de Trois-Rivières. Voici une courte biographie: http://www.biographi.ca/fr/bio/gaboury_marie_anne_10F.html. Un chapitre y est consacré dans « Elles ont fait l'Amérique », le beau livre de Serge Bouchard et Marie-Christine Lévesque dont je vous ai parlé plus d'une fois.

À tous les Facebookois et les Facebookoises qui m'ont conseillé de me rendre à la Cité francophone d'Edmonton, je dis « merci »!





vendredi 12 juillet 2019

Voisin gonflable

Voisin gonflable, vous connaissez cette expression? Elle fait référence à ces personnes (pas seulement un voisin, ce peut être aussi un ami, un membre de la famille, etc.) qui supportent très mal de ne pas posséder les mêmes choses que vous et qui souhaitent toujours en obtenir plus pour montrer qu'ils ont un avantage sur vous.

Eh bien voilà ! Parc Canada ne supportait pas que j'arrive dans l'un de ses parcs  avec Lucien* !

Lui, il est littéralement gonflable !

* Pour ceux et celles qui ne connaitraient pas Lucien , je vous invite à lire l'article du 22 juin 2019 sur ce blogue.

Sachez que Lucien ne se laisse pas impressionner facilement!